6B, 6C - Construction sociale du genre
Comment aborder le thème de la construction sociale du genre en classe de 6e ?
Ce défi est plus que réussi pour la compagnie « Le Chat Foin », qui a présenté une mise en scène devant les classes de 6eB et 6eC le 22 mars 2021, dans un projet organisé par Mme Jomat. C’est en effet par la mise en scène du texte Le jour du slip d’Anne Percin et de celui de Thomas Gornet, Je porte la culotte, que deux comédiens ont présenté une pièce conçue pour être jouée dans une salle de classe. Le metteur en scène a invité le public à exprimer toutes les émotions qui le traversaient pendant la représentation, et cette invitation n’a d’ailleurs pas échappé aux élèves qui n’ont pas hésité à manifester leur joie.
Cette mise en scène débute par l’histoire de Corinne qui, un bon matin, se réveille dans le corps d’un homme. Cette aventure est mêlée à celle de Corentin qui, lui, se réveille dans la peau d’une fille. Ces deux histoires se ressemblent beaucoup, il y a un effet de miroir très présent, qui est accentué par la manière dont les deux textes ont été mélangés pour ne former qu’un. Tout au long de la pièce l’humour est très présent et fait beaucoup réagir les élèves. Et c’est par cet humour que les comédiens présentent les nombreux clichés et stéréotypes présents autour des genres féminin et masculin. On remarque alors que l’expérience de Corinne et Corentin leur permet de mettre en lumière ces clichés et de ne finalement plus les suivre. De notre salle de classe, nous avons pu être transportés dans l’univers de Corinne et Corentin, lequel nous a permis de remettre en cause la vision que chacun peut avoir sur la notion de genre.
Après plus de quarante minutes de spectacle, nous avons pu débattre avec les comédiens et le metteur en scène sur la thématique du genre. L’une des premières questions posées aux élèves a été de leur demander s’ils aimeraient, eux aussi, changer de genre comme Corentin et Corinne. Ils sont plusieurs à souhaiter changer de sexe dans un temps limité, afin de connaître le quotidien du sexe opposé.
La deuxième question a été de leur demander les différences entre l’homme et la femme qu’ils ont observées dans la pièce. Les élèves ont tous réussi à trouver une différence. Certains ont répondu que c’était par le sexe, d’autres par la voix, ou encore par la pilosité, et enfin par le physique. La question de la différence physique a cependant été contredite par beaucoup d’élèves qui n'estiment pas que le physique soit réellement une différence, nous avons pu assister à un réel échange d’arguments entre eux. Plusieurs trouvent que tous les genres peuvent avoir les cheveux de la longueur qu’ils souhaitent, d’autres démontrent qu’il n’y a pas de vêtements qui différencient les hommes et les femmes et enfin ils semblent tous être d’accord pour dire que les couleurs (par exemple le rose et le bleu) ne sont pas des différences flagrantes. L’argument principal a été pour eux de dire que « chacun fait ce qu’il souhaite », mais aussi qu’il n’est pas écrit dans les lois de ne pas porter de jupe ou de robe.
Enfin le metteur en scène leur a demandé s’ils pouvaient expliquer ce qu’était un cliché. Ils sont alors nombreux à mentionner le terme de « norme », ce terme est finalement utilisé négativement par les élèves qui exposent par de nombreux exemples et anecdotes que tous les clichés peuvent être déconstruits et que finalement les « normes » ne s'imposent plus à l’avenir.
Le metteur en scène finit par nous confier que le but de cette mise en scène est de montrer que les clichés disparaissent au fur et à mesure que l’on accepte son corps et celui des autres.
Finalement, après cet échange nourri, nous pouvons conclure que la seule différence entre les genres féminin et masculin est celle du corps.
Auteure de l’article : Aude Derrien, AED Prépro